Ueda et Taguchi sont dans une cabine ~ ♫
Voici le début d'un OS DaGuchi que j'ai commencé avec ma Pupuce. On essaye de le finir le plus vite possible , promis !
Laissez vos impressions ^^
[Elle a écrit les POV d'Ueda et moi ceux de Junno :D]
Une jeune femme baissa la tête en soupirant. Elle n'avait pris son service que depuis deux heures mais déjà elle avait mal aux zygomatiques. Des tas de gens passaient mais personne ne la regardait. Rien d'intéressant ne se passait... Enfin jusqu'à ce que tout à coup on la bouscule violemment. Elle se retrouva par terre, et se retourna pour engueuler l'insolent mais son cri de rage se bloqua dans sa gorge. Deux magnifiques jeunes hommes la regardaient avec sollicitude. L'un lui tendait la main tandis que l'autre se dandinait en rougissant. Le premier avait des traits si fins et si doux, que sans les muscles qui étiraient légèrement ses vêtements impeccables et cette aura de sûreté on aurait aisément pu le prendre pour une fille. Un sourire resplendissant s'étirait sur ses lèvres. Le second, beaucoup plus grand était beaucoup plus masculin mais ses grandes mains visiblement chaudes et son visage ciselé ne l'empêchaient pas d'être totalement adorable avec son petit sourire timide. La jeune femme déglutit péniblement toute colère évaporée. Deux anges... elle venait de rencontrer deux demi-dieux.
- Tu aurais pu faire attention quand même.
- Gomen...
POV Ueda
Ueda relâcha la main de l'employée dès qu'elle fut sur pied. Il ne
voulait surtout pas que son ami pense qu'il pourrait... draguer. Enfin
au moins il ne devinerait jamais qui il tentait vraiment de séduire...
Ouais mais nan. Il n'avait pas envie de sentir cette main dans la
sienne plus longtemps. Il préférerait mille fois sentir des doigts
longs et chauds enserrer les siens. Il rosit légèrement à cette pensée.
Pas maintenant ! S'il se mettait à fantasmer comme une midinette au
milieu du magasin ça finirait mal...
POV Junno
Le
grand dadais arborant un sourire adorable se sentit chauffer au niveau
des pommettes, se triturant les cheveux de gêne, alors que la fine
silhouette assez peu masculine devant venait au secours de la
damoiselle en détresse. Il lui avait tendu la main, adressant une
parole à Taguchi, un soupçon de faux reproche dans la voix, ce qui ne
l'empêcha pas de se sentir encore plus gêné et de bredouiller un
pitoyable Gomen soufflé derrière son sourire trop grand. Malgré tout ce
que l'on pouvait dire sur son caractère renfrogné et effacé, parfois
même qualifié d'asocial, Ueda était gentil, et Junno pouvait une fois
de plus le voir, via ces gestes minimes mais pourtant si propres à
lui-même, indissociable de cette facette adorable de sa personnalité
qu'il était un des rares à pouvoir constater jour après jour. La
gentillesse mal exprimée d'Ueda doublée d'une timidité maladive
touchait son cœur de grand enfant. Et si, avec l'une de ses blagues
stupides, Junno parvenait à lui arracher un sourire, même exaspéré ou
agacé, il était heureux et son cœur plus léger pour le reste de sa
journée.
POV Ueda
- Bon euh... on va voir les pulls ?
- Oui ^^
Mal à l'aise sous les regards énamourés de la jeune femme et celui de
Junno, Tatsuya se dirigea d'un pas rapide vers les pulls. Pour une
raison totalement inconnue il adorait les pulls. Il avait énormément de
vêtements dans ses armoires, mais n'importe qui en ouvrant les portes
remarquait qu'il y avait plus de pulls que de T-shirt et de chemises
réunies... Il adorait s'emmitouflés dans ces énormes pulls de laine
bien chauds. Bien sur quand il travaillait il portait ce que les
stylistes leur donnaient mais dès qu'il pouvait il enfilait un de ces
pulls aux couleurs douces. Il jeta un regard à son ami et ne put
s'empêcher de noter que ce qui irait le mieux à cet homme c'était...
rien du tout. Il avait envie de le pousser à essayer quelque chose
juste pour avoir la chance de le voir sans le moindre haut... Il se
détourna rapidement. Heureusement qu'il ne lisait pas dans les pensées
! Sinon il verrait beaucoup de choses gênantes. Par exemple... un rêve
particulièrement érotique lui revint et il accéléra le pas. Pourquoi la
simple odeur de Junno lui faisait-il penser à des choses si perverses ?
Il secoua la tête pour chasser ses idées et se décida pour la
discussion.
- Tu porte du parfum ?
- Euh... non juste du gel Douche...
Aussitôt la vision du corps de son ami, nu, l'eau ruisselant le long de
cette peau douce et chaude, s'imposa dans l'esprit d'Ueda qui dissimula
tant bien que mal son visage en feu dans son écharpe. Oh mon Dieu... Ca
ne lui ressemblait pas de fantasmer ainsi en public pourtant... Que lui
avait-il fait ? Que s'était-il passé pour que la simple mention de
Douche lui fasse imaginer son ami sous l'eau ? Et surtout comment
réussir à le cacher ?!
POV Junno
Junno
soupira discrètement et secoua la tête. Chassons ces pensées absurdes.
Après tout, Ueda l'avait appelé, à sa grande surprise, pour un après
midi shopping, et il tâcha de retrouver sa déginguegandise habituelle.
C'est alors qu'il agita un instant l'air, levant les bras au ciel, son
sourire gamin de toujours illuminant son visage.
- Oui les pulls \^0^/"
Il
suivit Ueda, dansant presque d'un pied sur l'autre, promenant son
regard sur les étals de vêtements sobres et pourtant sophistiqués, dans
les tons caramels et taupes pour la nouvelle saison. "Oui, des couleurs
qui vont à merveille avec ses yeux.." se murmura-t-il à lui-même tandis
que Tatsuya, un peu plus avant, faisait également balader ses yeux
parmi les rayons. Alors son regard se posant sur un pull caramel clair,
un simple col en V et des manches longues et évasées comme aimait Ueda,
Junno ne put s'empêcher de l'imaginer s'emmitoufler dans la pièce de
tissu chaude, rentrant ses mains en étirant les manches, les portant à
son visage afin de les réchauffer de son souffle. Junno hoqueta,
reprenant ses esprits, et fut bien obligé de répondre à la question qui
venait de le tirer de ses pensées.
-Euh... Non, juste du gel Douche.
Alors
que son ami et collègue semblait faire la moue, ne trouvant peut-être
pas son bonheur parmi les étalages, Junno pointa timidement la fringue
remarquée peu avant, reprenant son habituel ton d'ingénu un brin
simplet :
- Ano, je me trompe peut-être, mais je pense que celui-ci... t'irait bien ?"
Alors qu'il lui jeta un regard surpris, il ne put s'empêcher de se justifier en bafouillant quelque peu
-
C'est que... Tu aimes bien les manches un peu longues, comme ça, en
général, enfin... je crois que... je t'ai déjà vu les tirer sur tes
mains quand tu as froid... Non pas que je te traite de frileux, loin de
là m'enfin...
Devant le sourcil de plus en plus levé, de
circonspection sûrement, de son Tat...! de Tatsuya, Junno, saisit
l'étoffe de laine fine et la lui tendit, le regard fuyant.
- Roh puis merde, essaye je te dis!" finit-il par lâcher, les joues en feu.
POV Ueda
Ueda
se mordilla la lèvre inférieure. Il ne savait pas du tout comment
réagir... Son cœur bondit dans sa poitrine à l'idée que Junno sache
cela de lui. C'était vrai, il adorait ces longues manches, à la fois
douces et chaudes qui lui laissaient toute la liberté qu'il voulait.
Mais cela le touchait et le gênait à la fois que... "Lui" s'en soit
aperçu. Et puis s'il acceptait... ce serait à lui de se changer devant
Junno. Il sentit son cœur battre à toute vitesse à cette idée. Et s'il
le regardait ? Et s'il le trouvait trop maigre ? S'il ne lui plaisait
pas ? Un autre élément vint encore s'ajouter à sa confusion. Pourquoi
rougissait-il ? Avait-il honte d'être là avec lui ? C'est vrai que tout
autour d'eux les hommes étaient accompagnés de leur petite amie...
D'ailleurs... Taguchi en avait-il une ? Surement... Une belle jeune
femme, gentille et attentionnée, comme lui en somme. Serait-elle en
colère parce qu'il était là avec lui ? Il s'en voudrait énormément si
son ami avait des problèmes par sa faute. Il n'avait pas le droit de
l'embêter avec ses sentiments ne ?
Il n'aurait jamais du lui
demander de venir. Jin aurait adoré venir, bon ok Jin et lui n'avait
pas DU TOUT les mêmes gouts, mais au moins il n'aurait pas eu à rougir
comme une vierge effarouchée rien qu'à l'idée d'aller essayer un pull.
Il déglutit avant de tourner les talons. Il allait l'essayer. Et
surtout prier pour que Junno ne voie rien, ou au moins qu'il ne voit
pas tous ces défauts, cette maigreur tenace, ces muscles trop rares
qu'il trouvait horribles et cette peau sans couleur... Il ferma les
yeux et inspira profondément pour se donner du courage et fit un pas en
direction des cabines. Puis un deuxième et un troisième. Le monde
disparaissait peu à peu. Seuls restaient les battements de son cœur et
l'odeur enivrante de son ami qui le suivait. Il se demandait comment il
pouvait ne pas entendre son cœur battre la chamade, lui avait
l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine à force de cogner
ainsi... Il tenta de se concentrer sur son souffle. Il ne devait pas
laisser paraitre son trouble, ça serait louche... Mais il lui était
vraiment difficile de marcher sans penser soit à ce qui allait se
passer, soit à ce corps divin dans différentes positions toutes plus
érotiques les unes que les autres.
POV Junno
Le
grand brun que ses amis avaient tendance à connaître superficiellement
plus ou moins à travers ses pitreries déglutit et soupira de
soulagement quand la 'Fée sans ailes' devant lui daigna tourner les
talons, se dirigeant d'un pas décidé, les lèvres pincées en cette moue
si craquante et si déterminée, vers les cabines d'essayage, les talons
plats de ses bottines claquant avec régularité sur le carrelage.
Il
ne put alors s'empêcher d'admirer ces jambes de sauterelle, au charme
arachnide, croisant et décroisant avec une sensualité qui lui était
toute particulière.
Mettant quelque secondes à connecter cette image
divine s'éloignant de lui de plus en plus à son esprit, Junnosuke
inspira un grand coup avant de foncer, tête baissée, les bras et le dos
raidis, suivant son ...camarade. Les yeux se perdant n'importe où,
qu'importait du moment qu'ils ne se posaient pas sur cette vision trop
divine pour lui inspirer quoi que ce soit de censé, il parvint presque,
les yeux mi-clos, à s'orienter grâce au parfum léger que dégageait
Tatsuya, la seule chose attirant sa pupille étant désormais le léger
scintillement des petites chaînes argentées qui se balançaient avec
grâce se mêlant aux mèches châtains qui leur était toute particulière
Ce
qui devait arriver arriva. Son torse haut se heurta à ce dos qui
semblait si fragile, et pourtant si gracile, ce contact le tirant de sa
douce (et, il fallait bien l'avouer, niaise) torpeur.
Sursautant, il
s'excusa, se reculant de quelques centimètres précipitamment. Sinon, il
allait se faire des idées, et déjà il se sentit rougir jusqu'à la
racine de ses cheveux. "...Gomen!"
Le regard inquiet, Taguchi vit
les épaules de son vis-à-vis se raidir, ses doigts fins et blancs se
serrant sur le tissu, avant qu'il ne lui réponde d'une voix basse et
grave, sans se retourner. Il lui lâcha simplement, un peu abrupt:
-J'attends qu'une cabine se libère. Elles ont toutes l'air occupées".
Junno
manqua de s'étrangler, les battements de son cœur s'accélérant de
manière plus qu'anormale. Qu'avait-il fait pour qu'il lui réponde de
manière aussi froide ? Cela l'avait-il gêné ? Pire, vexé ? Tournant et
retournant le problème dans tous les sens à s'en donner mal au cerveau,
il perçut plus qu'il n'entendit ou ne vit Tatsuya se diriger vers une
cabine et tirer le rideau d'un coup sec, son parfum se faisant moins
persistant dans l'air.
Penaud, il s'avança doucement dans l'allée
illuminée de lampes trop criardes, avec à présent pour seule compagnie
la musique assez insupportable diffusée par les haut-parleurs. Il finit
par s'asseoir dans un siège bas, les mains sur les genoux, lâchant sa
respiration une fois de plus. Sa bouche se tordit en une grimace
songeuse, puis claquant la langue, il finit par se prendre la tête dans
les mains, s'ébouriffant les cheveux, sans s'apercevoir que la vendeuse
la regardait d'un air soupçonneux. Quoi la vendeuse ? Rah mais qu'elle
se casse, rien à battre.
POV Ueda
Tatsuya
de son coté se haïssait tout à coup. Il ne pouvait empêcher ses mains
de tremble violemment. Incapable de s'habiller ! Il avait été
complètement déstabilisé par ce contact furtif et inattendu. Sentir son
ventre, ce corps ferme contre lui, lui avait fait perdre tous ses
moyens. Taguchi aussi s'était immobilisé derrière lui. Il s'était
laissé dominer par la panique et avait sortit la première chose qui lui
venait à la tête. Totalement débile ! Mais ce qui le déconcertait et le
blessait le plus était la réaction de Junno... Il s'était reculé aussi
vite que possible, comme si le toucher lui était insupportable. Blessé
et énervé contre lui-même il s'excita sur son pull jusqu'à enfin
réussir à l'enlever. Mais dans sa précipitation un des boutons de sa
chemise s'accrocha au tissu et sauta. Ueda resta d'abord quelques
secondes à regarder le petit bouton blanc rouler par terre avant de
jurer, la voix emplie de désespoir. Jamais il n'y arriverait ! Jamais
il n'arriverait à lui avouer qu'il l'aimait, jamais il n'arriverait à
arrêter de penser à lui. A se comporter comme ça il allait torpiller
leur amitié. Et ça, ça lui donnait envie de pleurer. Car s'ils
n'étaient plus amis, quelle raison auraient-ils de se voir ? Il saisit
les deux bords de la chemise et les colla l'un à l'autre, comme un
enfant essayant de réparer une bêtise. Mais bien sur les deux bords ne
se recollèrent pas par magie et il ne réussit qu'à en arracher deux
autres. Sa gaucherie lui était insupportable. Ses sentiments pour son
ami ne servaient qu'à pourrir leur amitié et le rendre débile,
incapable... Alors pourquoi continuait-il à l'aimer ? Il n'arrivait pas
à trouver une réponse à cette question. Car il devait le reconnaitre,
il l'aimait. Oui lui, Ueda Tatsuya aimait son ami... Quel malheur...
Enfoncé jusqu'au cou dans ses pensées noires il donna un coup contre la
cloison de la cabine.
POV Junno
Un
bruit mat suivi d'une exclamation étouffée fit lever le regard de Junno
vers le rideau bleu foncé derrière lequel devait se trouver l'objet de
ses pensées, en train de se changer. Fronçant les sourcils, l'air
soucieux, c'est après un mouvement trop brusque du rideau pour être du
à la climatisation qu'il se décida à se diriger vers la cabine,
inquiet, le pas peu assuré. S'approchant, il entendit -et cela serra
douloureusement son cœur- un soupir malheureusement trop familier à son
âme. Au même moment, deux boutons noirs roulèrent à ses pieds, alors
que la voix d'ordinaire si profonde de Tatsuya laissa échapper d'un ton
anormalement aigu un juron à l'encontre de ce que Junno supposait être
sa maladresse. Il le savait, Tatsuya détestait perdre le contrôle de
lui-même. Dans ces moments-là, un rien l'enfonçait, se suivant la
plupart du temps d'une brillance anormale dans ses prunelles, vitreuse
de larmes contenues. Le regard triste, légèrement affolé, il tenta un
casse-gueule :
- ...Ue...Tatsuya... Tu... ça va ?
La respiration paniquée de son vis-à-vis lui laissait imaginer le pire. Pleurait-il ?
POV Ueda
Oh
non... Il était là... Il allait ouvrir s'il ne répondait pas... Mais là
tout de suite maintenant il avait conscience que s'il essayait de
parler il n'arriverait à sortir qu'un horrible son aigu. Il s'humecta
les lèvres et tenta de se racler la gorge mais... nan. Il se recula
dans la cabine, sa chemise à demi-ouverte. Son souffle s'accéléra et
ses mains devinrent moites. Il ne devait pas le voir comme ça ! A
moitié débraillé et au bord des larmes. De quoi aurait-il l'air ainsi ?
D'un gamin des rues ? Pas moyen. Mais alors qu'il cherchait vainement
une solution quelque chose, un petit détail lui revint. "Tatsuya". Son
prénom. Sa bouche se fit sèche à cette pensée. Tout se contredisait
dans les paroles et les actes de Junno. D'un coté il évitait tout
contact et de l'autre il l'appelait par son prénom... Que croire, que
faire ? Il était de plus en plus paumé.
Il n'eut pas à choisir. Le
rideau de la cabine coulissa lentement, le cœur d'Ueda s'arrêtant
presque. D'ici une fraction de seconde il allait se retrouver devant
son ami, son amour. Il verrait tous ses défauts étalés là devant lui.
Comment réagirait-il ? Tatsuya se tendit et ferma brusquement les yeux.
Plutôt mourir que de voir une parcelle de dégout ou de pitié dans ses
yeux. Il donnerait un bras pour disparaitre sous terre à l'instant. Le
fait de fermer les yeux lui permis de mieux sentir cette douce odeur de
menthe fraiche qui vint lui chatouiller les narines. Il pouvait presque
percevoir sa chaleur derrière cette barrière insolite. Comme si...
Comme s'ils étaient connectés. Une fraction de seconde... Dans moins
d'une seconde il serait fixé sur la réaction de Junno. Il ferma plus
fort les paupières, serra les poings et les dents et pria rapidement.
POV Junno
Toujours
pas de réponse, et cette respiration de plus en plus suffocante, dont
le souffle trahissait la panique, lui serrant la poitrine à l'en faire
mal. De plus en plus inquiet, il respira profondément, caressant le
mince tissu bleu marine les séparant, les yeux clos, et lança:
- Tatsuya ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
La question avait changé. L'interrogation à présent ne tenait plus de son état mais de la cause de celui-ci.
Décidé,
la respiration sifflante et saccadée de son être cher le mettant lui
aussi au bout de ses inquiétudes, il saisit fermement le rideau,
amorçant un geste pour le faire coulisser.
- Tatsuya ? J'ouvre le rideau.." prévint-il
Doucement,
pour ne pas le faire paniquer encore plus, il découvrit l'intérieur de
la cabine à ses yeux. Le pull caramel qu'il avait choisi pendait, sans
aucun pli, sur le porte manteau. Il n'y avait pas touché.
Une masse
informe de laine grise claire gisait devant ses pieds, et ses yeux se
posèrent alors sur une paire de jambes, non loin du pull abandonné,
remontant sur une silhouette tremblante, le dos arqué et tendu.
Une
de ses épaules diaphanes et sculptées était à moitié découverte par sa
chemise noire, ses bras ramenés contre son torse qui se laissait à
peine entrevoir par un carré de peau claire crispés, les poings serrés.
Junno voyait les ongles impeccablement manucurés s'enfoncer dans ses
paumes, les jointures de ses doigts de guitariste blanchissant plus
encore. Il avait posé son front contre la paroi, se cachant dans
l'angle, souhaitant se faire le plus petit possible, comme s'il avait
voulu disparaître, ses cheveux retombant en mèches éparses devant son
visage fermé et sur le point de se briser. La vision de la nuque
blanche de Tatsuya, coincée entre le col noir de la chemise et les
mèches de cheveux couleur miel, si fragile et si fine, acheva le cœur
de Junno.
Quelque chose n'allait pas, et son cœur battait à en faire
mal, à lui en exploser la poitrine, car il ne comprenait pas. Que lui
arrivait-il ? Pourquoi ce changement soudain ? Serait-il en mesure
d'apaiser ses craintes ? Il se sentait impuissant, et pourtant
tellement attiré, attiré par l'envie d'entourer cet être fragile et qui
ne voulait pas montrer ses faiblesses de bras qui se voudraient
rassurant. Il fit glisser à nouveau le rideau derrière lui, assurant
ainsi un peu plus de discrétion.
Le seul son qui parvint à sortir de ses lèvres était brisé.
- ..Ta... Tatsuya...
POV Ueda
- Je... Laisse-moi...
Mais
au lieu d'obéir Junno s'approcha et l'enlaça. Ces bras rassurants et
chauds autour de lui le troublèrent comme jamais. Pourquoi ? Une larme
roula le long de sa joue comme il prenait sa décision. Il n'en pouvait
plus. Il était épuisé de se cacher. Il laissa toute amitié fuir cette
étreinte et timidement se retourna dans les bras de son amour. Sans
prononcer un mot il enfouit son visage dans son cou et se serra contre
lui. Si cela devait être ses derniers instants à ses cotés alors il en
profiterait. Surpassant sa timidité il posa ses lèvres sur la peau si
douce, si tendre au creux de son cou.
Junno ne bougeait pas sous
lui. D'autres larmes suivirent le même chemin et il se détacha de son
ami. Il tenta de sourire au milieu des larmes qui dévalaient son visage
de plus en plus vite. Qu'avait-il cru ? Que son ami lui aurait avoué un
amour éternel dans une cabine d'essayage ? Rien que déjà l'idée, le
folle espoir qu'il éprouve quelque chose pour lui était absurde. Il se
recula, gêné en se triturant les mains.
- Gomen ... Je... Désolé !
Sentant ses dernières barrières lâcher Tatsuya recula d'un pas et tenta de contourner Junno pour s'enfuir.